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mercredi 25 novembre 2015

Ndongo Samba SYLLA, « L’Afrique n’émerge pas… »

Ndongo Samba SYLLA
Le Dr Ndongo Samba Sylla a animé hier une conférence au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) sur l’émergence en Afrique. Une occasion saisie par l’économiste chercheur pour émettre des réserves sur le Plan Sénégal Emergent (PSE).


Ndongo Samba Sylla a, dans le cadre d’un des carrefours d’actualités régulièrement organisé par le Cesti, apporté un regard critique sur l’émergence en Afrique. Notre continent a dernièrement attiré l’attention des investisseurs. En effet, on a noté depuis les 2000 un subit changement de cap : on passe du discours de marginalisation de l’Afrique à celui d’émergence. Ceci en raison de 3 facteurs notamment: les potentialités économiques de l’Afrique, l’enrichissement progressif des africains (BAD) et sa croissance économique qui constitue l’une des plus élevés au monde.

Cependant, selon Ndongo Samba « L’Afrique n’émerge pas, pas autant qu’on le souhaite ». D’après lui, les taux de croissance élevés constatés jusque-là en Afrique ne sont pas dus à des politiques visionnaires mais aux coûts des matières premières et à une diminution des conflits. Le taux de croissance des pays comme le Sénégal ne font que rattraper le retard perdu. En plus ces croissances n’ont pas transformé les économies c’est la raison pour laquelle le secteur industriel de ces pays stagnent depuis 40 ans.

« Le PSE souffre de lacunes… »

Il en a profité aussi pour souligner les limites du PSE.  Il estime que les objectifs de ce dernier seront difficilement réalisables. Même si nous parvenions à atteindre les objectifs du plan en 2035, nous aurions le niveau du Guatemala et en 2050 le niveau de la Colombie ; deux (2) pays qui ne sont aucunement des pays émergents. Ce plan serait juste une synthèse de documents qui souffrirait d’ailleurs de lacunes conceptuelles. Dans le PSE la définition de l’émergence y serait absente, nous ne savons pas quels sont les critères de l’émergence. « Il y a beaucoup de surenchères, de communications sur le PSE » déplore le vice-champion du mode de scrabble.

Toujours selon Ndongo Samba Sylla le PSE est un plan de développement économique qui n’est ni endogène, ni inclusif, « le PSE est beaucoup plus politique »  renchérit-il. Il fustige l’orientation de ce plan de développement économique qui serait beaucoup plus ouvert aux étrangers.






samedi 21 novembre 2015

Anas A. Anas journaliste “d’infiltration”


Anas A. ANAS

Le « James Bond » des journalistes

Ciné Droit Libre a projeté ce mercredi 18 un film portrait d’un atypique journaliste ghanéen du nom de Anas Amereyaw Anas. C’est un festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression. Il se déroulera du 16 au 21 novembre 2015 à Dakar et sa banlieue. C’est dans ce cadre qu’une séance de projection de film a été réalisée au Cesti sur le journalisme « d’investigation ». Ce nouveau genre dont Anas est le précurseur a suscité pas mal de réactions parmi les étudiants en journalisme du Cesti.

Anas est journaliste ghanéen qui après 15 ans d’exercice de sa profession, constate amèrement que les injustices qu’il dénonce par sa plume ne sont jamais résolues. Il décida alors de changer de méthode, de faire du journalisme autrement. Sa méthode consiste à s’infiltrer parmi les malfrats puis de révéler des faits irréfutables avec preuve à l’appui.
Dans le film chameleon, on se croirait dans une production hollywoodienne. En effet, on y découvre Anas avec des gadgets, des caméras cachés, des déguisements et une équipe qui l’assiste. Il a, dans ce film, permis d’arrêter un charlatan qui couchait avec ses patientes sous prétexte que l’opération d’avortement (illégale bien sûr) serait moins douloureuse. Il a permis entre autres l’arrestation de membres d’une secte qui ne respectaient pas les droits des enfants, un proxénète chinois.  

« James Bond » contesté par ses pairs

Le film a suscité divers réaction parmi les étudiants du Cesti, dont la majorité considère que Anas ne fait pas du journalisme. En effet, il ne montre jamais son visage et se fait filmer en compagnie de voyou lors de son arrestation. D’aucuns considèrent qu’un journaliste doit toujours décliner son identité. « Il y a trop de mise en scène » affirme un étudiant, « il n’a qu’à changer de profession » déclare un autre. Cependant, d’autres considèrent que Anas est un héros et qu’il a mis hors d’état de nuire des personnes malintentionnées. « il a récemment fait arrêter 34 juges corrompus au Ghana » dixit un des organisateurs du festival.
Malgré les critiques et les menaces de mort, Anas fait son petit bout de chemin et reste très sollicité dans le monde. Il affirme que même s’il venait à être tué que d’autres Anas prendront son relais.

Papa Atou DIAW