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vendredi 15 avril 2016

PORTRAIT: Ngor Senghor, au service de la culture et de la nation

Un officier de la douane
Bercé dans son enfance par les chansons sérères. L’enfant de Mbassis, Ngor Senghor, aujourd’hui lieutenant des douanes en écrit pour les divas de l’arène sénégalaise. De la « case de l’homme » à la douane sénégalaise, la culture a toujours été présente dans sa vie.

Le lieutenant Ngor Senghor est un homme très attaché à la culture. Sa fonction de surveillant général des douanes ne l’empêche pas, pour autant de vivre sa pleinement sa passion : la culture. Il est compositeur de chansons sérères qu’il écrit pour les cantatrices de l’arène sénégalaise telles que la défunte Cangou Sarr. Il en a composé plusieurs notamment celle que les cantatrices chantent pour Yékini. Cet amour pour la culture sérère, plus particulièrement lui a valu d’être désigné président d’honneur de l’écurie de lutte Diambar de Yarakh. « Parce qu’ils ont vu en moi un homme de culture, très attaché à sa communauté », affirme-t-il vêtu d’un blouson blanc avec des rayures rouges sur les manches. IL est, par ailleurs, membre de l’association sérère pour la paix en Casamance Diambougoume. « La recherche de la paix incombe à tout individu », déclare-t-il d’un ton sérieux, tout en se réajustant sur sa chaise. Il lui est même arrivé de monter sur le podium, un jour, pour chanter en faveur de la paix en Casamance. Pour lui la culture est une locomotive qui permet d’accéder à un terrain pacifique.

Deux lutteurs sénégalais

Le lieutenant est décrit par son frère Tymague Senghor, professeur d’éducation physique et arbitre de lutte, comme un « homme serviable qui répond toujours présent malgré ses obligations ». « Ce qu’il déteste, par-dessus tout, c’est le mensonge et l’indiscipline », témoigne ce fils de policier à propos de son frère.  Dans la famille Senghor on est très attaché à la culture. « Je pense que c’est dans le sang car ma mère chantait, mon jeune frère Tymague qui est arbitre de lutte chante aussi. Mon grand frère Sidy Senghor, qui est agent des parcs nationaux, joue de la guitare », dit-il avec un large sourire qui laisse apparaitre ses dents blanches. « Parfois à la maison, sous l’arbre à palabre, nous nous mettons tous à chanter », renchérit ce marié père de 4 enfants. Ses enfants aussi commencent à chanter, il confie qu’ils l’imitent quand il se met à fredonner des chansons des cantatrices de son village.

MBASSIS UN GRENIER DE CULTURE

M. Senghor se souvient encore des divas de son village qui ont marqué son enfance. Mbassis, village situé à sept kilomètres de Foundiougne est, d’après lui, un grenier de culture. « Là-bas tout le monde chante or nous ne sommes pas des griots, il n’en existe même pas dans notre village », affirme-t-il d’un air nostalgique.  Il reste très marqué aussi par son passage à la « case de l’homme ». Il y a appris beaucoup de chansons pleines d’enseignements. Elles lui ont beaucoup servi dans la vie. Lui qui est passé par l’armée, la police avant de d’intégrer le corps de la douane. Un parcours qui  n’a pas été un long fleuve tranquille.

Lui qui a passé une partie de son enfance à Dakar, soutient qu’un Sérère ne doit pas être déraciné, « surtout quand on s’appelle Ngor Senghor, un prénom typiquement sérère », raille-t-il avec un air fier. Il pense d’ailleurs à protéger ses chansons même s’il estime ne pas être jaloux de ses produits. C’est la raison pour laquelle il les écrit pour les cantatrices de la lutte : « Je dois commencer par les répertorier parce qu’elles sont nombreuses ».

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