REPORTAGE SUR LA FÊTE DE LA MUSIQUE QUI A COÏNCIDE AVEC LE MOIS DE RAMADAN.
Rechercher dans ce blog
mercredi 29 juin 2016
dimanche 5 juin 2016
MACKY SALL: Véritable briscard politique
![]() |
| Macky Sall |
Macky le timide est
devenu un ogre de la politique. Il a pris du poids et détruit sans faire de
ravage les partis politiques au point de faire de Idrissa Seck un nain politique.
Son niangal cache un sournois machiavélisme.
Macky Sall est manifestement un as de la politique. L’enfant
de Factick a fait de la route. Son ascension fulgurante n’empêche pas ses
camarades de parti d’alors du parti démocratique sénégalais (pds) de le voir
comme un simple bon exécutant. Surtout dans l’affaire des chantiers de Thiès,
Idrissa Séck le considère d’ailleurs comme le principal bras armé de Wade dans
cette affaire. Cette sous-estimation s’avérera être une grosse erreur. Le placide
Macky Sall catapulté au poste de premier ministre en 2004, y jouera le rôle de
faux docile. Il y restera pendant trois (3) ans, un record sous Wade.
La rupture est consommée lorsqu’il commet le crime de lèse-majesté
quand il a cherché à convoquer Karim Wade pour son audition sur les travaux de
l’ANOCI (Agence Nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique). Il
résiste aux assauts répétés des « fous du roi » qui souhaitent la
mise à mort politique de cet insolent Macky. La suppression du poste de numéro
deux du PDS, la réduction de son mandat de président de l’assemblée nationale
de 5 à 1 an le pousseront à démissionner du Pds.
Mais il aura réussi à déboussoler Laye Ndjombor* lors de
ces périodes de trouble. Macky Sall était en effet, le directeur de campagne de
la réélection de Abdoulaye Wade en 2007. Il a également été la tête de liste
des législatives ce qui lui avait permis d’établir son réseau. Empoisonnant le
PDS de l’intérieur. Ce qui poussa Laye Ndjombor
de réchauffer ses relations avec
Aminata Tall.
Après la création de son parti Alliance pour la
République (APR-Yaakar), il sillonne le Sénégal et adopte une stratégie de l’occupation
du terrain. Macky Sall l’introverti, est conscient de son manque de charisme et
se rapproche du peuple. Il gagne en sympathie auprès des sénégalais qui trouve
en lui un homme intègre que Abdoulaye Wade n’a pas pu faire tomber dans l’affaire
de blanchiment d’argent. Il faut reconnaitre qu’il a appris des erreurs de
Idrissa Séck qui a été démartyrisé après ses retrouvailles avec le PDS. Ce qui
explique la baisse de son électorat qui est passé de 14% en 2007 à 8% en 2012.
DERNIER ARRIVE ET
PREMIER SERVI
Macky Sall remportera logiquement la présidentielle de
2012 à la surprise générale. Il devient ainsi le dernier arrivé et le premier
servi. Il rafle la mise aux vieux débris tels que Ousmane Tanor Dieng et
Moustapha Niasse l’éternel faiseur de roi. Abdoulaye Wade quant à lui ne
comprend pas comment il a pu être battu par le moins doué de ses dauphins.
Idy4president Seck tombera des
nues. Il ne l’avait pas vu venir celui-là…
Niangal Sall gouvernera avec ses alliés du second tour. Loin d’être
un partage de gâteau, c’est un moyen décrédibiliser ses futurs adversaires
potentiels. Les vieux lions aux dents usés tels que Niasse et Tanor Dieng ne se
rendent pas comptent qu’ils sont comptables du bilan de Macky. Occupés à ronger
les os que leur a jetés Macky Sall. Ce qui enrage les jeunes lions affamés de
leurs partis politiques en l’occurrence Malick Gackou, Khalifa Sall qui attendent
impatiemment le moment de diriger la tanière.
La stratégie de Macky Sall est claire : faire
imploser les partis de ses alliés et opposants de l’intérieur mais également et
surtout, cannibaliser les leaders mythiques de la société civile. Sa coalition
est aujourd'hui un vrai capharnaüm, un fourre-tout idéologique.
Ainsi, Alioune Tine est-il devenu aphone. Lui qui a été
molesté par les sbires de Wade est aujourd'hui inaudible. Pourtant Macky ne
fait que singer Laye Ndjombor. D’ailleurs
pour lui la transhumance n’est qu’une affaire de feeling. Il a déclaré avoir
mis aux oubliettes certaines affaires de la traque des biens mal acquis. Abdou
Latif Coulibaly a préféré troqué son manteau de journaliste d’investigation
contre celui de ministre de Niangal Sall.
Les opérations de charmes des membres du PDS sont à
peine voilées, on n’a même pas étonné de voir Ousmane Ngom voyagé auprès du Président.
Mais bon laissons la prison aux malfrats de la trempe de boy djinné et les
politiques trainant des casseroles parler de démocraties, de croissance…
Seul Idrissa Seck a très tôt compris la stratégie de
Macky. Mais les assauts répétés des apéristes sur Rewmi auront fait des
victimes telles que Pape Diouf le leader fantôme de Bambey. Aujourd'hui il
ne reste que Thiès à Ngorsi son bastion
de toujours. Lui qui comptait sur un rapprochement avec le PDS pour se refaire
une santé devra encore attendre.
Macky Sall a encore une longueur d’avance sur lui. En
témoigne l’évocation de la probable libération de Karim Wade. Une pierre deux
coups : Karim wade passera pour un comploteur tandis que Idrissa Seck voit
son rêve de phagocyter le PDS s’éloigner de nouveau. La voie de la
présidentielle de 2019 est semble-t-il bien déblayée pour Niangal Sall.
*Laye Ndjombor :
Abdoulaye Wade
*Niangal Sall : Macky Sall
*Ngorsi : Idrissa Seck
samedi 4 juin 2016
Khadime FALL: Étudiant et tailleur. Sa vie, de fil en aiguille
![]() |
| Khadime Fall, habillé d'un kaftan qu'il a lui même cousu |
Si le marché du travail lui ferme la porte, Khadime
Fall y entrera par la fenêtre. Pour lui rien ne lui empêchera de réaliser ses rêves.
Les coups durs de la vie qu’il encaisse, le renforce dans sa conviction :
il concrétisera son vieux projet.
« La réussite est au bout de l’effort », cet adage, khadime Fall
veut en faire sienne. Né y a 24 ans
à Thiès où il a effectué toutes ses études de l’élémentaire au supérieur. Il est
titulaire d’une licence en langues étrangères appliquées- option commerce
international. N’ayant pas trouvé encore du travail sur le marché de l’emploi
il décide de retourner à ses vieilles amours : l’aviculture et la couture.
En effet depuis son enfance,
il a toujours été passionné par les animaux. C’est la raison pour laquelle il a
aménagé un poulailler chez lui. « Non
seulement c’est une passion mais aussi un moyen de gagner de l’argent. », affirme-t-il.
Il commercialise des poulets qu’il élève même s’il trouve que l’activité n’est
aussi génératrice de revenus que la couture.
Khadime Fall est un
étudiant qui a plus d’un tour dans son sac. Il a acquis des connaissances dans
la couture et est tailleur à ses heures perdues. Pendant son enfance, il en
avait assez de se tourner les pouces pendant les grandes vacances. Mame Kha
comme l’appellent affectivement quelques amis, voulaient s’occuper un peu. Il
s’en était ouvert à sa mère qui lui a suggéré de faire de la couture. « Au début c’était un passe-temps mais,
par la suite, je suis tombé amoureux de ce métier », déclare-t-il
l’air nostalgique. C’est ainsi donc que de fil en aiguille, il est devenu
tailleur à temps partiel. Ce métier lui permet de joindre les deux bouts. Sa clientèle
est essentiellement composée de femmes en plus de celles de son ancienne
université de Thiès. Il ne se limite cependant pas à la couture et à
l’aviculture.
La licence en LEA obtenue à
l’université de Thiès, lui permet aussi de dispenser des cours d’espagnol dans une privée d’enseignement supérieur. Il enseigne en licence 1
et en licence 2, « il suffit juste
de préparer ses fiches », comme pour répondre à ceux qui pensent qu’il
n’est pas à la hauteur de cette tâche. « La
paye est correcte, on ne m’aurait pas payé cette somme à Thiès même si je
travaillais dans 5 établissements différents » déclare-t-il avec un sourire
qui en dit long sur sa satisfaction quant à son poste actuel.
Son ami de longue date,
Moustapha Fall, avec qui il partage l’amour
pour l’aviculture, apprécie cette volonté de Khadime Fall de faire bouger les choses. « C’est un homme courageux qui n’attend pas l’Etat. Il essaie tout
le temps de créer sa propre entreprise pour l’émergence de son pays mais aussi
de sa propre personne. »
Khadime Fall rêve
effectivement de créer sa propre entreprise. C’est sa façon de contribuer à la
marche de la nation. S’il ne s’est pas tourné vers les structures de
financement c’est qu’il compte monter son affaire avec ses propres moyens. « Je sais que ce n’est pas facile mais
un jour j’y arriverai. Je serai mon propre boss », dit-il en scrutant
l’heure sur son téléphone portable. « A
midi je dois être au boulot ». En vérité, Mame kha travaille aussi à temps partiel dans une pizzeria et ne souhaite
pas arriver en retard.
Même si aujourd’hui il
enseigne et travaille dans une pizzeria à Dakar, il mène cependant ses
activités de couture et d’aviculture à Thiès. Ces allées et venues lui valent
l’admiration de son ancien camarade de promotion et ami Ahmad Tandian : « il est courageux et ambitieux. Je lui
conseille de ne pas baisser les bras et de continuer. »
Sa famille aussi n’est pas
en reste, c’est d’ailleurs elle qui l’a poussé à faire de petits boulots. Il
estime qu’il est difficile de rester à la maison et de ne rien faire après
avoir fait des études supérieures. Fall ne veut pas les décevoir et se
concentre actuellement sur ses activités professionnelles même s’il n’exclut
pas de s’inscrire en master. « Je ne
veux plus m’arrêter. Je veux foncer droit et réaliser mes rêves », déclare-t-il
avec détermination.
jeudi 2 juin 2016
ACTE III DE LA DECENTRALISATION : entre vitesse et précipitation
![]() |
| Abdoulaye SENE au Cesti |
L’acte III de la
décentralisation serait-il un vœu pieux ? C’est ce qui ressort de l’exposé
de M. Abdoulaye SENE, président du think thank Global Local Forum, qui s’est
tenu hier au centre d’études en sciences et techniques de la information (Cesti). Une vision louable mais pas très bien pensée.
Les autorités sénégalaises ont-elles été piégées par le
calendrier électoral lors de la mise en œuvre de l’acte III de la
décentralisation ? On est tenté de se poser la question au vue de la
controverse qu’il a suscité mais également par la rapidité de l’application de
la première phase.
On se souvient de l’acte I du président Senghor qu’il a
expérimenté méthodiquement à Thiès avant de l’étendre sur tout le pays. Les
préparations de l’acte II se sont déroulées de 1992 à 1993 sous le régime de
Abdou Diouf. Le président Wade lui s’est juste contenté de d’un redécoupage
territoriaux. Quant à l’acte III de la décentralisation, il ne cesse d’être
critiqué surtout au niveau de la méthode. D’aucuns pensent que le président
Sall s’est laissé piégé par l’horloge électoral. « Cela n’a pas permis de penser globalement la réforme de l’acte
III », déclare Abdoulaye Séne. Cette réforme n’aurait pas pris
certains aspects en compte tel que l’aspect rural des communautés. Donc pour
lui les instruments ne peuvent nécessairement pas être identiques. C’est la raison pour laquelle « on est empêtré dans des démarches désarticulés. »
L’autre problème relatif à l’acte III est la question
des ressources humaines et financières des nouvelles communes et leur
personnel. « Aujourd’hui les
collectivités locales n’ont aucune maitrise de leur budget, elles ne peuvent
donc pas anticiper ». Ce qui pose un problème de gestion.
Abdoulaye Séne pense cependant que l’acte III est une
initiative louable vue les enjeux qu’ont
les territoires aujourd’hui. « Le
territoire est le premier levier pour nous attaquer aux défis qui nous
attendent », affirme-t-il. C’est une des missions du think thank dont
il est le président (Global Local Forum). Il pense que pour les territoires se
développent, il faut partir de l’endogène. Il y a une nécessité de valoriser
les ressources locales. Pour atteindre cet objectif, il faut donner aux acteurs
locaux la responsabilité de se prendre en charge, de se retrousser les manches.
Mais le problème fondamental de l’acte III réside au
niveau de la méthode. Il incombe de le régler sinon il restera qu’un vœu pieux.
Inscription à :
Commentaires (Atom)


