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| Abdoulaye SENE au Cesti |
L’acte III de la
décentralisation serait-il un vœu pieux ? C’est ce qui ressort de l’exposé
de M. Abdoulaye SENE, président du think thank Global Local Forum, qui s’est
tenu hier au centre d’études en sciences et techniques de la information (Cesti). Une vision louable mais pas très bien pensée.
Les autorités sénégalaises ont-elles été piégées par le
calendrier électoral lors de la mise en œuvre de l’acte III de la
décentralisation ? On est tenté de se poser la question au vue de la
controverse qu’il a suscité mais également par la rapidité de l’application de
la première phase.
On se souvient de l’acte I du président Senghor qu’il a
expérimenté méthodiquement à Thiès avant de l’étendre sur tout le pays. Les
préparations de l’acte II se sont déroulées de 1992 à 1993 sous le régime de
Abdou Diouf. Le président Wade lui s’est juste contenté de d’un redécoupage
territoriaux. Quant à l’acte III de la décentralisation, il ne cesse d’être
critiqué surtout au niveau de la méthode. D’aucuns pensent que le président
Sall s’est laissé piégé par l’horloge électoral. « Cela n’a pas permis de penser globalement la réforme de l’acte
III », déclare Abdoulaye Séne. Cette réforme n’aurait pas pris
certains aspects en compte tel que l’aspect rural des communautés. Donc pour
lui les instruments ne peuvent nécessairement pas être identiques. C’est la raison pour laquelle « on est empêtré dans des démarches désarticulés. »
L’autre problème relatif à l’acte III est la question
des ressources humaines et financières des nouvelles communes et leur
personnel. « Aujourd’hui les
collectivités locales n’ont aucune maitrise de leur budget, elles ne peuvent
donc pas anticiper ». Ce qui pose un problème de gestion.
Abdoulaye Séne pense cependant que l’acte III est une
initiative louable vue les enjeux qu’ont
les territoires aujourd’hui. « Le
territoire est le premier levier pour nous attaquer aux défis qui nous
attendent », affirme-t-il. C’est une des missions du think thank dont
il est le président (Global Local Forum). Il pense que pour les territoires se
développent, il faut partir de l’endogène. Il y a une nécessité de valoriser
les ressources locales. Pour atteindre cet objectif, il faut donner aux acteurs
locaux la responsabilité de se prendre en charge, de se retrousser les manches.
Mais le problème fondamental de l’acte III réside au
niveau de la méthode. Il incombe de le régler sinon il restera qu’un vœu pieux.

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