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jeudi 2 juin 2016

ACTE III DE LA DECENTRALISATION : entre vitesse et précipitation

Abdoulaye SENE au Cesti
L’acte III de la décentralisation serait-il un vœu pieux ? C’est ce qui ressort de l’exposé de M. Abdoulaye SENE, président du think thank Global Local Forum, qui s’est tenu hier au centre d’études en sciences et techniques de la information (Cesti). Une vision louable mais pas très bien pensée.

Les autorités sénégalaises ont-elles été piégées par le calendrier électoral lors de la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation ? On est tenté de se poser la question au vue de la controverse qu’il a suscité mais également par la rapidité de l’application de la première phase.
On se souvient de l’acte I du président Senghor qu’il a expérimenté méthodiquement à Thiès avant de l’étendre sur tout le pays. Les préparations de l’acte II se sont déroulées de 1992 à 1993 sous le régime de Abdou Diouf. Le président Wade lui s’est juste contenté de d’un redécoupage territoriaux. Quant à l’acte III de la décentralisation, il ne cesse d’être critiqué surtout au niveau de la méthode. D’aucuns pensent que le président Sall s’est laissé piégé par l’horloge électoral. « Cela n’a pas permis de penser globalement la réforme de l’acte III », déclare Abdoulaye Séne. Cette réforme n’aurait pas pris certains aspects en compte tel que l’aspect rural des communautés. Donc pour lui les instruments ne peuvent nécessairement pas être identiques. C’est  la raison pour laquelle « on est empêtré dans des démarches désarticulés. »
L’autre problème relatif à l’acte III est la question des ressources humaines et financières des nouvelles communes et leur personnel. « Aujourd’hui les collectivités locales n’ont aucune maitrise de leur budget, elles ne peuvent donc pas anticiper ». Ce qui pose un problème de gestion.
Abdoulaye Séne pense cependant que l’acte III est une initiative louable  vue les enjeux qu’ont les territoires aujourd’hui. « Le territoire est le premier levier pour nous attaquer aux défis qui nous attendent », affirme-t-il. C’est une des missions du think thank dont il est le président (Global Local Forum). Il pense que pour les territoires se développent, il faut partir de l’endogène. Il y a une nécessité de valoriser les ressources locales. Pour atteindre cet objectif, il faut donner aux acteurs locaux la responsabilité de se prendre en charge, de se retrousser les manches.

Mais le problème fondamental de l’acte III réside au niveau de la méthode. Il incombe de le régler sinon il restera qu’un vœu pieux.

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