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lundi 5 décembre 2016

Cheikh Anta avait raison

Cheikh Anta Diop
Il a toujours affirmé qu’aucun pays ne s’est développé avec la langue d’autrui. Il a toujours pensé que notre développement passera par la diffusion du savoir dans nos langues locales. L’histoire lui a donné raison.

Aujourd'hui, le Sénégal peine à s’extirper du gouffre du sous-développement dont il ne cesse de s'enliser. Notre pays est surtout l’un des pays les plus pauvres et les plus endettés au monde. Le Sénégal était quasiment au même niveau de développement que la Corée (du Sud) dans les années 60. Un pays qui fait partie de nos jours des quinze (15) puissances économiques mondiales. Ce pays a su rester compétitif sur le plan international. Pourtant sa langue (le coréen), n’est parlée que par son voisin; la Corée du Nord, le pays le plus fermé au monde.

Cheikh Anta Diop ne s’est pas juste contenté d’émettre cette idée, il l’a démontrée. Il a traduit dans « Nations Nègres et cultures »1 des concepts de physique en wolof, ce qui prouve que même les sciences les plus pointues pouvaient être traduites dans nos langues.

De nos jours, de plus en plus d’intellectuels défendent l’idée selon laquelle, on doit enseigner dans nos langues africaines. Ils s’appuient notamment sur des études scientifiques qui prouvent que les enfants scolarisés dans leurs langues maternelles ont moins de chance de redoubler que leurs camarades qui ont été scolarisés en français. Les premiers possèdent déjà les connaissances rudimentaires sur leur sujet d’apprentissage. Ceux qui sont scolarisés en français subissent quant à eux un sevrage brutal de leur langue maternelle. Ce qui les oblige à faire leur apprentissage dans une langue qui n’est pas parlée dans leur environnement immédiat.

D’ailleurs, le pays de Senghor délaisse de plus en plus le français. L’omniprésence de la langue de Kocc Barma2 est en phase d’éclipser celle de Molière. Le français apparait progressivement comme la langue de l’élite ce qui ne permet nullement la démocratisation du savoir.
Cheikh Anta Diop  a toujours considéré le président Senghor, le francophile, comme un danger pour l’avenir de notre pays. En effet, le premier président du Sénégal a toujours été fasciné par la langue du colon tandis que Cheikh Anta considérait cette langue comme un véhicule d’aliénation.

Selon un rapport de l’Unesco dans lequel sur les 20 pays qui font plus de publications académiques, on retrouve 12 pays où la langue officielle n’est parlée que dans lesdits pays et leurs zones frontalières. Parmi ces 12 pays on retrouve Israël et le Japon, deux pays dont les langues ne sont parlées que (dans) leur territoire mais qui sont connus pour être à la pointe de la technologie.

 Ce plaidoyer pour l’enseignement des langues locales est une revanche de Cheikh Anta Diop sur l’histoire. Lui qui a été confiné dans son laboratoire de l’Institut fondamentalement de l’Afrique Noire (IFAN). L’enseignement de ses pensées dans les programmes scolaires est aussi une victoire pour l’un des plus grands savants noirs du XXe siècle.


1Traduction de concepts physiques et chimiques (pp 368-380)

2Le wolof

samedi 3 décembre 2016

Jammeh, pris à son propre piège

Yaya JAMMEH
La défaite de Yaya Jammeh a sonné comme un coup de tonnerre d’autant plus que (presque) tout le monde considérait cette élection présidentielle comme gagnée d’avance. Le dictateur a surpris le monde en reconnaissant sa défaite. Cette défaite a tellement surpris que certains imaginent un compromis au sommet de l’Etat.

En vérité, Yaya Jammeh s’est pris à son propre piège. Le dirigeant autocrate a largement sous-estimé son principal adversaire Adama Barrow. Ce dernier,  homme politique très discret, est quasiment inconnu des gambiens. Barrow dont tous les camarades du bureau politique de son parti sont actuellement en prison,  est en fait un candidat par défaut.
La principale erreur de Jammeh est la nomination à la tête de la commission électorale un homme qui n’a rien à perdre. Un vieil homme de 80 ans qui a juré sur le Coran et la constitution de se plier à la volonté du peuple gambien. Il a aussi exigé le comptage des voix sur place, ce qui limite les risques de fraude.  Le président gambien qui a une haute idée de sa personne (comme tous les autocrates d’ailleurs) et de sa « popularité » valide ainsi un système qui va sonner le glas de son régime. Il a voulu légitimer son régime répressif mais il a inconsciemment donné l’opportunité aux gambiens une des rares tribunes où ils pouvaient s’exprimer librement.  Les résultats sont sans appel, il a été battu par un inconnu et mis devant le fait accompli, il n’avait d’autre choix que de reconnaitre sa défaite.
Pourtant le peuple gambien a bien lancé des signaux que nous n’avons pas perçus ou que nous avons refusés de percevoir. En effet, depuis deux ans ce pays est secoué par des remous politiques qui ont été rapidement étouffés. Les marches de l’opposition ont souvent été réprimées dans le sang. Les milliers de jeunes gambiens qui prennent la mer témoignent de l’exaspération et du désespoir de la jeunesse de ce pays.


Aujourd’hui que Yaya Jammeh a perdu le pouvoir, le défi de son successeur est de le traduire devant la justice. Sous son magistère, de nombreux gambiens auront « disparu », des opposants assassinés, d’autres sont morts en prison.

Une ère nouvelle s’ouvre (de liberté) pour la Gambie mais également un espoir de normalisation de ses relations avec son voisin immédiat le Sénégal. Le prédécesseur de Barrow a toujours méprisé le pays de la téranga plus particulièrement ses présidents. Un espoir d’ouverture pour cette enclave et plus de liberté d’expression.

dimanche 5 juin 2016

MACKY SALL: Véritable briscard politique

Macky Sall
Macky le timide est devenu un ogre de la politique. Il a pris du poids et détruit sans faire de ravage les partis politiques au point de faire de Idrissa Seck un nain politique. Son niangal cache un sournois machiavélisme.

Macky Sall est manifestement un as de la politique. L’enfant de Factick a fait de la route. Son ascension fulgurante n’empêche pas ses camarades de parti d’alors du parti démocratique sénégalais (pds) de le voir comme un simple bon exécutant. Surtout dans l’affaire des chantiers de Thiès, Idrissa Séck le considère d’ailleurs comme le principal bras armé de Wade dans cette affaire. Cette sous-estimation s’avérera être une grosse erreur. Le placide Macky Sall catapulté au poste de premier ministre en 2004, y jouera le rôle de faux docile. Il y restera pendant trois (3) ans, un record sous Wade.
La rupture est consommée lorsqu’il commet le crime de lèse-majesté quand il a cherché à convoquer Karim Wade pour son audition sur les travaux de l’ANOCI (Agence Nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique). Il résiste aux assauts répétés des « fous du roi » qui souhaitent la mise à mort politique de cet insolent Macky. La suppression du poste de numéro deux du PDS, la réduction de son mandat de président de l’assemblée nationale de 5 à 1 an le pousseront à démissionner du Pds.
Mais il aura réussi à déboussoler Laye Ndjombor* lors de ces périodes de trouble. Macky Sall était en effet, le directeur de campagne de la réélection de Abdoulaye Wade en 2007. Il a également été la tête de liste des législatives ce qui lui avait permis d’établir son réseau. Empoisonnant le PDS de l’intérieur. Ce qui poussa Laye Ndjombor  de réchauffer ses relations avec Aminata Tall.
Après la création de son parti Alliance pour la République (APR-Yaakar), il sillonne le Sénégal et adopte une stratégie de l’occupation du terrain. Macky Sall l’introverti, est conscient de son manque de charisme et se rapproche du peuple. Il gagne en sympathie auprès des sénégalais qui trouve en lui un homme intègre que Abdoulaye Wade n’a pas pu faire tomber dans l’affaire de blanchiment d’argent. Il faut reconnaitre qu’il a appris des erreurs de Idrissa Séck qui a été démartyrisé après ses retrouvailles avec le PDS. Ce qui explique la baisse de son électorat qui est passé de 14% en 2007 à 8% en 2012.

DERNIER ARRIVE ET PREMIER SERVI

Macky Sall remportera logiquement la présidentielle de 2012 à la surprise générale. Il devient ainsi le dernier arrivé et le premier servi. Il rafle la mise aux vieux débris tels que Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse l’éternel faiseur de roi. Abdoulaye Wade quant à lui ne comprend pas comment il a pu être battu par le moins doué de ses dauphins. Idy4president Seck tombera des nues. Il ne l’avait pas vu venir celui-là…
Niangal Sall gouvernera avec ses alliés du second tour. Loin d’être un partage de gâteau, c’est un moyen décrédibiliser ses futurs adversaires potentiels. Les vieux lions aux dents usés tels que Niasse et Tanor Dieng ne se rendent pas comptent qu’ils sont comptables du bilan de Macky. Occupés à ronger les os que leur a jetés Macky Sall. Ce qui enrage les jeunes lions affamés de leurs partis politiques en l’occurrence Malick Gackou, Khalifa Sall qui attendent impatiemment le moment de diriger la tanière.
La stratégie de Macky Sall est claire : faire imploser les partis de ses alliés et opposants de l’intérieur mais également et surtout, cannibaliser les leaders mythiques de la société civile. Sa coalition est aujourd'hui un vrai capharnaüm, un fourre-tout idéologique.  
Ainsi, Alioune Tine est-il devenu aphone. Lui qui a été molesté par les sbires de Wade est aujourd'hui inaudible. Pourtant Macky ne fait que singer Laye Ndjombor. D’ailleurs pour lui la transhumance n’est qu’une affaire de feeling. Il a déclaré avoir mis aux oubliettes certaines affaires de la traque des biens mal acquis. Abdou Latif Coulibaly a préféré troqué son manteau de journaliste d’investigation contre celui de ministre de Niangal Sall.
Les opérations de charmes des membres du PDS sont à peine voilées, on n’a même pas étonné de voir Ousmane Ngom voyagé auprès du Président. Mais bon laissons la prison aux malfrats de la trempe de boy djinné et les politiques trainant des casseroles parler de démocraties, de croissance…
Seul Idrissa Seck a très tôt compris la stratégie de Macky. Mais les assauts répétés des apéristes sur  Rewmi auront fait des victimes telles que Pape Diouf le leader fantôme de Bambey. Aujourd'hui il ne reste que Thiès à Ngorsi son bastion de toujours. Lui qui comptait sur un rapprochement avec le PDS pour se refaire une santé devra encore attendre.
Macky Sall a encore une longueur d’avance sur lui. En témoigne l’évocation de la probable libération de Karim Wade. Une pierre deux coups : Karim wade passera pour un comploteur tandis que Idrissa Seck voit son rêve de phagocyter le PDS s’éloigner de nouveau. La voie de la présidentielle de 2019 est semble-t-il bien déblayée pour Niangal Sall.  

*Laye Ndjombor : Abdoulaye Wade
*Niangal Sall : Macky Sall
*Ngorsi : Idrissa Seck

samedi 4 juin 2016

Khadime FALL: Étudiant et tailleur. Sa vie, de fil en aiguille

Khadime Fall, habillé d'un kaftan qu'il a lui même cousu
Si le marché du travail lui ferme la porte, Khadime Fall y entrera par la fenêtre. Pour lui rien ne lui empêchera de réaliser ses rêves. Les coups durs de la vie qu’il encaisse, le renforce dans sa conviction : il concrétisera son vieux projet.

« La réussite est au bout de l’effort », cet adage, khadime Fall veut en faire sienne. Né y a 24 ans à Thiès où il a effectué toutes ses études de l’élémentaire au supérieur. Il est titulaire d’une licence en langues étrangères appliquées- option commerce international. N’ayant pas trouvé encore du travail sur le marché de l’emploi il décide de retourner à ses vieilles amours : l’aviculture et la couture.
En effet depuis son enfance, il a toujours été passionné par les animaux. C’est la raison pour laquelle il a aménagé un poulailler chez lui. « Non seulement c’est une passion mais aussi un moyen de gagner de l’argent. », affirme-t-il. Il commercialise des poulets qu’il élève même s’il trouve que l’activité n’est aussi génératrice de revenus que la couture.
Khadime Fall est un étudiant qui a plus d’un tour dans son sac. Il a acquis des connaissances dans la couture et est tailleur à ses heures perdues. Pendant son enfance, il en avait assez de se tourner les pouces pendant les grandes vacances. Mame Kha comme l’appellent affectivement quelques amis, voulaient s’occuper un peu. Il s’en était ouvert à sa mère qui lui a suggéré de faire de la couture. « Au début c’était un passe-temps mais, par la suite, je suis tombé amoureux de ce métier », déclare-t-il l’air nostalgique. C’est ainsi donc que de fil en aiguille, il est devenu tailleur à temps partiel. Ce métier lui permet de joindre les deux bouts. Sa clientèle est essentiellement composée de femmes en plus de celles de son ancienne université de Thiès. Il ne se limite cependant pas à la couture et à l’aviculture.
La licence en LEA obtenue à l’université de Thiès, lui permet aussi de dispenser des cours d’espagnol dans une privée d’enseignement supérieur. Il enseigne en licence 1 et en licence 2, « il suffit juste de préparer ses fiches », comme pour répondre à ceux qui pensent qu’il n’est pas à la hauteur de cette tâche. « La paye est correcte, on ne m’aurait pas payé cette somme à Thiès même si je travaillais dans 5 établissements différents » déclare-t-il avec un sourire qui en dit long sur sa satisfaction quant à son poste actuel.
Son ami de longue date, Moustapha Fall, avec qui il  partage l’amour pour l’aviculture, apprécie cette volonté de Khadime Fall de  faire bouger les choses. « C’est un homme courageux qui n’attend pas l’Etat. Il essaie tout le temps de créer sa propre entreprise pour l’émergence de son pays mais aussi de sa propre personne. »
Khadime Fall rêve effectivement de créer sa propre entreprise. C’est sa façon de contribuer à la marche de la nation. S’il ne s’est pas tourné vers les structures de financement c’est qu’il compte monter son affaire avec ses propres moyens. « Je sais que ce n’est pas facile mais un jour j’y arriverai. Je serai mon propre boss », dit-il en scrutant l’heure sur son téléphone portable. « A midi je dois être au boulot ». En vérité, Mame kha travaille aussi à temps partiel dans une pizzeria et ne souhaite pas arriver en retard.
Même si aujourd’hui il enseigne et travaille dans une pizzeria à Dakar, il mène cependant ses activités de couture et d’aviculture à Thiès. Ces allées et venues lui valent l’admiration de son ancien camarade de promotion et ami Ahmad Tandian : « il est courageux et ambitieux. Je lui conseille de ne pas baisser les bras et de continuer. »

Sa famille aussi n’est pas en reste, c’est d’ailleurs elle qui l’a poussé à faire de petits boulots. Il estime qu’il est difficile de rester à la maison et de ne rien faire après avoir fait des études supérieures. Fall ne veut pas les décevoir et se concentre actuellement sur ses activités professionnelles même s’il n’exclut pas de s’inscrire en master. « Je ne veux plus m’arrêter. Je veux foncer droit et réaliser mes rêves », déclare-t-il avec détermination.  

jeudi 2 juin 2016

ACTE III DE LA DECENTRALISATION : entre vitesse et précipitation

Abdoulaye SENE au Cesti
L’acte III de la décentralisation serait-il un vœu pieux ? C’est ce qui ressort de l’exposé de M. Abdoulaye SENE, président du think thank Global Local Forum, qui s’est tenu hier au centre d’études en sciences et techniques de la information (Cesti). Une vision louable mais pas très bien pensée.

Les autorités sénégalaises ont-elles été piégées par le calendrier électoral lors de la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation ? On est tenté de se poser la question au vue de la controverse qu’il a suscité mais également par la rapidité de l’application de la première phase.
On se souvient de l’acte I du président Senghor qu’il a expérimenté méthodiquement à Thiès avant de l’étendre sur tout le pays. Les préparations de l’acte II se sont déroulées de 1992 à 1993 sous le régime de Abdou Diouf. Le président Wade lui s’est juste contenté de d’un redécoupage territoriaux. Quant à l’acte III de la décentralisation, il ne cesse d’être critiqué surtout au niveau de la méthode. D’aucuns pensent que le président Sall s’est laissé piégé par l’horloge électoral. « Cela n’a pas permis de penser globalement la réforme de l’acte III », déclare Abdoulaye Séne. Cette réforme n’aurait pas pris certains aspects en compte tel que l’aspect rural des communautés. Donc pour lui les instruments ne peuvent nécessairement pas être identiques. C’est  la raison pour laquelle « on est empêtré dans des démarches désarticulés. »
L’autre problème relatif à l’acte III est la question des ressources humaines et financières des nouvelles communes et leur personnel. « Aujourd’hui les collectivités locales n’ont aucune maitrise de leur budget, elles ne peuvent donc pas anticiper ». Ce qui pose un problème de gestion.
Abdoulaye Séne pense cependant que l’acte III est une initiative louable  vue les enjeux qu’ont les territoires aujourd’hui. « Le territoire est le premier levier pour nous attaquer aux défis qui nous attendent », affirme-t-il. C’est une des missions du think thank dont il est le président (Global Local Forum). Il pense que pour les territoires se développent, il faut partir de l’endogène. Il y a une nécessité de valoriser les ressources locales. Pour atteindre cet objectif, il faut donner aux acteurs locaux la responsabilité de se prendre en charge, de se retrousser les manches.

Mais le problème fondamental de l’acte III réside au niveau de la méthode. Il incombe de le régler sinon il restera qu’un vœu pieux.

mercredi 18 mai 2016

COMPRENDRE LE DJIHADISME AVEC LE DR BAKARY SAMBE

Dr Bakary Sambe
Depuis les attentats de Ouagadougou et Grand-Bassam, les autorités sénégalaises sont sur le qui-vive. C’est dans ce contexte de psychose que le docteur Bakary Sambe a tenu une conférence ce mercredi 11 mai dans les locaux du Cesti. Il a tenu a édifié les étudiants en journalisme sur le phénomène djihadiste.

Le Dr Bakary Sambe commence son exposé par un triste constat : de nos jours quand on parle de terrorisme, de guerre sainte on pense automatiquement (à tort ou à raison) à l’Islam. Or d’après lui la guerre sainte n’existe pas en islam. Ce terme serait une traduction lapidaire du mot djihad (effort en arabe). Le terme guerre sainte aurait été utilisé pour la première fois par le pape Urbain II en 1091 lorsqu’il envoyait les chevaliers combattre sur le chemin de Dieu. Selon le pape Urbain II ceux qui mourraient pouvait espérer aller au paradis. « C’est le même discours que tiendrait n’importe quel djihadiste », affirme Dr Sambe.
Le dernier livre de Bakary Sambe, Boko Haram
Donc selon le Dr Sambe, par ailleurs enseignant-chercheur au centre d’étude des religions (CER) de l’université Gaston Berger de Saint Louis, pense que les djihadistes ne font qu’une manipulation des symboles religieux pour des visées politiques. Les religions ne poseraient pas de problèmes ni les textes religieux mais leur interprétation. La difficulté d’interprétation  du Coran « aussi bien pour les chercheurs et journalistes et même les jurisconsultes réside dans le fait que c’est un livre qui n’est ordonné ni de manière chronologique ni de manière thématique. » Il ajoute que l’autre problème toujours selon le chercheur est que la « le politique a influencé le religieux même dans l’interprétation des textes. »
Il a aussi profité de l’occasion pour présenter son dernier livre intitulé Boko Haram, du problème nigérian à la menace régionale. Le problème Boko Haram était éducatif à ses débuts donc politique. Les étudiants du Nord Nigéria qui ont fait leur formation dans les madrassas ne voyaient pas leurs diplômes reconnus par l’Etat central. Du coup ils ont rejeté à leur tour le système qui les a marginalisés. C’est dans ce contexte que serait né Boko Haram qui était une secte à ses débuts. Le groupe a fini par se radicaliser du fait des répressions des forces de l’ordre nigérianes (le fondateur de Boko Haram est mort en détention).
Aujourd’hui le groupe est en train d’étendre ses tentacules dans les zones du lac Tchad. Les Etats africains particulièrement ont donc intérêt à éradiquer cette gangrène. « Les attentats de Ouagadougou ont signé la fin de l’exception de l’Afrique de l’Ouest », déclare-t-il.
Cependant, il pense que les solutions militaires ne feront qu’aggraver la situation et vont pousser à une militarisation à outrance du continent. Les contingents américains et français ne feront qu’attirer plus de terroristes.
Selon lui les Etats africains doivent réfléchir sur des systèmes éducatifs performatifs. Il s’est notamment prononcé sur le cas du Sénégal et a affirmé que l’Islam soufi peut être un rempart contre le terrorisme s’il parvient à didactiser son message. Il doit l’adapter à cette jeunesse tournée vers la modernité qui risque d’être capter par l’idéologie djihadiste qui utilise la modernité technologique pour combattre la modernité sociale. Les confréries doivent par ailleurs sortir de leurs accointances répétitives avec les pouvoirs politiques avec tous les régimes qui les discréditent.
Pour Bakary Sambe il faut commencer à réfléchir sur les voies de sortie du terrorisme. Et la question qu’il se pose est la suivante : va-t-on indéfiniment empêcher les africains de parler à leurs enfants y compris ceux déjà considérés comme perdus ou bien faudrait- il tôt ou tard investir les ressources culturelles endogènes en terme de médiation de conflit pour sortir du djihadisme ?

Quelques termes utiles
Fatwa : avis juridique sur une question qui n’a pas été tranché par les textes fondateurs.

Conditions d’une fatwa : doit être un fin connaisseur sociologique de la situation des gens, doit être à l’abri du besoin pour ne pas être corrompu, pas de conflit d’intérêt entre ce qu’il doit trancher et lui.

Islamiste : partisan de l’islam politique.

Salafiste : quelqu’un qui appelle au retour aux pratiques islamiques des pieux anciens de la première génération du prophète Mouhammad (psl).

Wahhabisme : version saoudienne du Salafisme.



mercredi 4 mai 2016

LES REMÈDES DU DR DIOUME POUR LE FOOTBALL SÉNÉGALAIS

Les perspectives du football sénégalais est le thème de la conférence qui s’est tenu aujourd’hui dans l’école de journalisme du Cesti. Cette traditionnelle conférence a accueilli de grands noms du football sénégalais. Le Dr Oumar Dioume a d’ailleurs émis quelques propositions pour améliorer le football sénégalais.

Le cesti a accueilli des invités et pas des moindres : El Hadji Malick Sy (ancien président de la fédération de football, Aliou Cissé (actuel sélectionneur des lions) et Yatma Diop (ancien international) ont constitué le parterre d’invités du carrefour d’actualité.
Parmi les invités figure aussi l’ingénieur-chercheur et passionné de football Oumar Dioume. La présence des anciennes gloires a évoqué des souvenirs au chercheur qui en a profité pour leur rendre hommage. Dr Dioume a enjoint les journalistes de consulter et ramener les archives du football sénégalais car pour lui « un peuple sans conscience historique n’est qu’une population ».
Il a par ailleurs exposé aux étudiants ses propositions pour améliorer le football sénégalais.
Ces propositions s’articulent principalement sur 9 points :
ü  Professionnaliser les navétanes pour la viabilité du football local
ü  Nouveau modèle économique en faisant des joueurs de football des payeurs de taxe. Leur demander de payer une partie de leurs impôts au Sénégal dans le cadre de la double taxation
ü  Une équipe nationale locale, (même s’il se réjouit de l’ossature de l’équipe actuelle constituée en partie de joueurs olympiques). Un lien entre l’équipe A et les petites catégories
ü  Un conseil des plus anciens footballeurs et entraineurs pour soutenir les actuels joueurs et les mettre à contribution
ü  Un conseil des anciens journalistes
ü  Un conseil des anciens supporters
ü  Réintroduire le sport à l’école à défaut, organiser des tournois permanents entre école de football
ü  Une interaction entre les ingénieurs et les footballeurs, introduire la biomécanique dans le football
ü  Cellule de réflexion sur le football
ü  Entre l’Ebad, le Cesti et les journalistes pour retrouver les anciennes images
El Hadji Malick Sy de renchérir qu’il faut une cohésion dans la structure qui gère l’équipe nationale non sans solliciter le concours des journalistes.

Le sélectionneur Aliou Cissé quant à lui estime que les présidents de fédérations doivent aussi mettre les moyens qu’il faut sans attendre l’Etat. Interpelé par un étudiant sur le problème du côté  droit, il s'est désolé qu’il n'y ait pas beaucoup de monde dans ce poste. « Lamine Gassama est consistant même s’il peut faire mieux que ça », déclare-t-il. Cissé a poussé sa réflexion plus loin en affirmant que « nous avons aussi des problèmes d’excentrés ».
Il a rétorqué à ceux qui lui reprochent de ne pas dérouler un jeu alléchant malgré les victoires qu’il a engrangé « je ne suis pas le Barça et je ne jouerai jamais comme le Barça ».



mercredi 27 avril 2016

IMAGE INTERACTIVE: L'ambassadeur des USA au CESTI

Aujourd'hui le Centre d’étude des sciences et techniques de l’information, son Excellence l’ambassadeur des États Unis d’Amérique James P. Zumwalt. Cette conférence s’inscrit dans le cadre du traditionnel carrefour d’actualité qu'organise l’école de journalisme. Il a exprimé sa satisfaction quant aux actions menées par les jeunes entrepreneurs non sans mettre en garde cette jeunesse contre l’extrémisme violent.  

jeudi 21 avril 2016

AUDIO: S.E.M Safwat IBRAGHITH

Le nouvel ambassadeur de l’autorité palestinienne, son excellence Safwat IBRAGHIT est revenu sur les enjeux de la question palestinienne. Il était l’invité du traditionnel carrefour de l’actualité organisé par le Cesti. Il a profité de cette conférence pour dénoncer la politique de Israël.
Je vous présente un extrait de sa conférence. 

mardi 19 avril 2016

DES BAYE FALL PAS COMME LES AUTRES

Ndiaye Diagne, responsable du centre
Le culte du travail est le viatique qui réunit les Baye Fall du centre culturel Cheikh Ibra Fall. C’est un espace qui offre une formation et vend les œuvres que ses membres ont produits. Ils refusent de « tendre la calebasse » malgré les difficultés auxquelles ils font face.

« Le Baye Fall est un homme d’action » déclare Ndiaye Diagne. L’homme vêtu d’un caftan bariolé d’un pantalon bouffant en jean, les reins bien ceints par une grosse ceinture. Un foulard blanc autour du coup, avec ses dread locks qui lui tombent sur les épaules. C’est le dieuwragne, le responsable des baye fall du centre culturel Cheikh Ibra Fall. C’est un espace de formation, de création, de production et de vente. Selon lui un Baye Fall digne de ce nom n’est pas une personne oisive, il doit avoir le culte du travail tel que leur a enseigné Cheikh Ibrahima Fall, leur référence. « Nous ne tendons pas la main ou les calebasses comme le font certains Baye Fall, d’ailleurs leurs marabouts ne sont pas des descendants de Cheikh Ibra Fall, ils ont une philosophie différente de la nôtre » ajoute Ndiaye Diagne en caressant la bonbonne de gaz qu’il a recyclée et transformée en instrument de musique. C’est d’ailleurs pour lutter contre l’oisiveté des jeunes surtouts des jeunes Baye Fall et le chômage qu’il a eu l’idée de mettre en place cette structure. Cela leur permettra de subir une formation et par-dessus tout d’avoir un métier.
Ndiaye Diagne dans son atelier

Il a transformé ce qui était un dépotoir en un centre culturel qu’il a dénommé Cheikh Ibra Fall en hommage à son guide. Le centre est situé sur la corniche et jouxte l’olympique club. Ce dernier est un lieu très fréquenté par les occidentaux et les résidents des quartiers environnants. Aucune clôture ne délimite clairement les limites du centre. Ce sont boutiques d’exposition serrées les unes aux autres qui font office de clôture.
Sur le trottoir juste avant l’entrée, divers œuvres de production du centre y sont exposées. Le regard est d’abord attiré par un lion doré constitué d’objets recyclés tels que des chaînes de vélo. A côté du « roi des animaux », des flamants roses en bois avec leurs pattes longilignes, des pintades et des lapins aussi constituent le décor qui donne un aperçu du travail effectué dans le centre. Les ateliers de travail eux se sont à l’intérieur.
A droite de l’entrée du centre, un portrait du guide des Baye Fall, Cheikh Ibra Fall. Le culte du travail est inscrit en rouge en dessous de son portrait. Il résume la philosophie Baye Fall et des membres du centre. C’est l’avis de Fabou Diallo, un baye fall vêtu de Ndiakhass, le crâne rasé et une barbe un peu garni. « Le travail et la solidarité c’est notre maître-mot ici » lance-t-il tout en sculptant un petit baobab en bois. « Chacun a sa spécialité ici, néanmoins quand on confie du travail à l’un d’entre nous, les autres peuvent l’épauler » renchérit-il.
Fabou Diallo décorant un restaurant

Fabou se désole que leurs œuvres ne soient pas appréciées à leur juste valeur. Il nous confie d’ailleurs qu’un membre du centre a confectionné un réfrigérateur avec des calebasses et que par manque de moyen ils ne peuvent toujours pas le commercialiser à une grande échelle. « Y a que les occidentaux qui nous appuient, ce sont eux qui ont construits nos toilettes » lance un de ses amis sirotant tranquillement son café Touba.  
Les Baye Fall du centre ont aujourd’hui perdu beaucoup de leur clientèle. Les sportifs qui font leur jogging s’arrêtent à peine pour regarder les produits exposés. La clientèle du centre était essentiellement composée de militaires français qui résidaient à la base française de Ouakam. Ceux-ci les invitaient même à leur exposition. Leur souhait principal est d’avoir des boutiques en France et en Italie afin de mieux écouler leurs œuvres.

Malgré les quelques difficultés que traversent le centre, les Baye Fall restent fidèles à leur philosophie de culte du travail et rechignent à tendre la main. Ils tiennent à rester des Baye Fall pas comme les autres.

vendredi 15 avril 2016

PORTRAIT: Ngor Senghor, au service de la culture et de la nation

Un officier de la douane
Bercé dans son enfance par les chansons sérères. L’enfant de Mbassis, Ngor Senghor, aujourd’hui lieutenant des douanes en écrit pour les divas de l’arène sénégalaise. De la « case de l’homme » à la douane sénégalaise, la culture a toujours été présente dans sa vie.

Le lieutenant Ngor Senghor est un homme très attaché à la culture. Sa fonction de surveillant général des douanes ne l’empêche pas, pour autant de vivre sa pleinement sa passion : la culture. Il est compositeur de chansons sérères qu’il écrit pour les cantatrices de l’arène sénégalaise telles que la défunte Cangou Sarr. Il en a composé plusieurs notamment celle que les cantatrices chantent pour Yékini. Cet amour pour la culture sérère, plus particulièrement lui a valu d’être désigné président d’honneur de l’écurie de lutte Diambar de Yarakh. « Parce qu’ils ont vu en moi un homme de culture, très attaché à sa communauté », affirme-t-il vêtu d’un blouson blanc avec des rayures rouges sur les manches. IL est, par ailleurs, membre de l’association sérère pour la paix en Casamance Diambougoume. « La recherche de la paix incombe à tout individu », déclare-t-il d’un ton sérieux, tout en se réajustant sur sa chaise. Il lui est même arrivé de monter sur le podium, un jour, pour chanter en faveur de la paix en Casamance. Pour lui la culture est une locomotive qui permet d’accéder à un terrain pacifique.

Deux lutteurs sénégalais

Le lieutenant est décrit par son frère Tymague Senghor, professeur d’éducation physique et arbitre de lutte, comme un « homme serviable qui répond toujours présent malgré ses obligations ». « Ce qu’il déteste, par-dessus tout, c’est le mensonge et l’indiscipline », témoigne ce fils de policier à propos de son frère.  Dans la famille Senghor on est très attaché à la culture. « Je pense que c’est dans le sang car ma mère chantait, mon jeune frère Tymague qui est arbitre de lutte chante aussi. Mon grand frère Sidy Senghor, qui est agent des parcs nationaux, joue de la guitare », dit-il avec un large sourire qui laisse apparaitre ses dents blanches. « Parfois à la maison, sous l’arbre à palabre, nous nous mettons tous à chanter », renchérit ce marié père de 4 enfants. Ses enfants aussi commencent à chanter, il confie qu’ils l’imitent quand il se met à fredonner des chansons des cantatrices de son village.

MBASSIS UN GRENIER DE CULTURE

M. Senghor se souvient encore des divas de son village qui ont marqué son enfance. Mbassis, village situé à sept kilomètres de Foundiougne est, d’après lui, un grenier de culture. « Là-bas tout le monde chante or nous ne sommes pas des griots, il n’en existe même pas dans notre village », affirme-t-il d’un air nostalgique.  Il reste très marqué aussi par son passage à la « case de l’homme ». Il y a appris beaucoup de chansons pleines d’enseignements. Elles lui ont beaucoup servi dans la vie. Lui qui est passé par l’armée, la police avant de d’intégrer le corps de la douane. Un parcours qui  n’a pas été un long fleuve tranquille.

Lui qui a passé une partie de son enfance à Dakar, soutient qu’un Sérère ne doit pas être déraciné, « surtout quand on s’appelle Ngor Senghor, un prénom typiquement sérère », raille-t-il avec un air fier. Il pense d’ailleurs à protéger ses chansons même s’il estime ne pas être jaloux de ses produits. C’est la raison pour laquelle il les écrit pour les cantatrices de la lutte : « Je dois commencer par les répertorier parce qu’elles sont nombreuses ».

vendredi 25 mars 2016

LES A.P.E: Accords de Paupérisation Économique ?

Demba Moussa DEMBELE, Economiste
L’économiste Demba Moussa Dembélé a été tenu hier une conférence au Cesti dans le cadre des traditionnels « carrefours de l’actualité ». Le vieil économiste a tiré la sonné d’alarme quant au danger que constitue les Accords de Partenariat Economique (APE). Il a partagé avec les étudiants son scepticisme concernant  l’accord de Cotonou.


« Les APE sont une arme de destruction massive pour nos économies », déclare Demba Moussa Dembélé. Le poids de l’âge ne le fait pas ployer, le chevronné économiste continue son combat contre les Accords de Partenariat Economique.
Les APE sont des accords qui viennent remplacer ceux de l’Afrique-Caraïbe-Pacifique et l’Union Européenne (ACP-UE). L’ACP-UE était caractérisé par la non réciprocité des taxes. Cette mesure permettait aux pays du Sud d’exporter leurs produits vers les pays de l’UE sans payer de taxes tandis qu’il n’en était pas de même pour les pays européens.
Manifestants hostiles aux APE

Selon M. Dembélé « les APE opèrent 3 ruptures majeures » : les négociations ne se feront plus au niveau des ACP, l’UE négociera désormais individuellement avec les sous-régions et la conformité aux règles de l’organisation mondiale du commerce par les Etats membres. D’ailleurs pour l’économiste « bon nombres d’Etats africains ont signé les accords de l’OMC sans en connaître les implications.»
M. Dembélé affirme que si les Etats africains venaient à ratifier ces accords, nos économies en pâtiraient. « Les produits européens sont beaucoup plus compétitifs que les notre et sont subventionnés », « les APE remettent en cause toute perspective d’industrialisation de l’Afrique » déclare l’économiste.


Si Demba Moussa Dembélé est toujours engagé contre les APE c’est que donne a changé. Les chefs d’Etats actuels sont prêts à signer les accords. Il estime cependant que les pourfendeurs des APE ont une marge de manœuvre car ces derniers n’entreront en vigueur que lorsqu’ils seront ratifiés par le parlement.

lundi 21 mars 2016

REFERENDUM DU 20 MARS: Un sondage grandeur nature

Depuis que le président Macky Sall a renoncé à appliquer le quinquennat à son mandat en cours sur avis du conseil constitutionnel, l'opposition appelle à sanctionner le Chef de l'État. Ce référendum est un "sondage" à grande échelle pour les hommes politiques. Je vous propose une petite analyse de 01mn20 des premières tendances.
 

mardi 15 mars 2016

PREMIER JOURNAL DU GROUPE D

Premier journal des étudiants de la deuxième année du Cesti. A la présentation Abdourahmane DIALLO, Diène NGOM a quant à lui fait un reportage sur la campagne du référendum qui débute dans la violence à Factick et Papa Atou DIAW sur la polémique que suscite l'installation du marché de Keur Massar village aux abords de l'école élémentaire Massar Dièye. 
Le journal sport est présenté par Elimane NDAO. Samba Diack SARR a fait une chronique sur le référendum. Diane AMOUSSOU a bouclé l'édition avec la revue de presse.

REFERENDUM DU 20 MARS: CE QU'ON ATTEND DU JOURNALISTE

Les sénégalais vont se prononcer sur le projet de réforme constitutionnelle par référendum le 20 mars. Les partisans du « oui » et du « non » rivalisent d’ardeur pour rallier les sénégalais à leur cause. Et ces derniers ne savent plus où donner de la tête. Dans un contexte de confusions où le vrai se mêle dufaux, où l’information est noyée par la désinformation. Le journaliste, au-delà de se limiter à relayer des appels de voter oui ou non, ont un rôle beaucoup plus important à jouer.

Les journalistes ont le devoir d’aider les citoyens à s’autodéterminer dans cette cacophonie des politiciens. On attend des journalistes qu’ils posent des questions relatives à la pertinence d’être en faveur ou pas de la réforme constitutionnelle.
Ils ne doivent pas être des caisses de résonnances des appels à voter « oui » ou « non ». Ils doivent permettre aux sénégalais de décortiquer les enjeux de cette réforme et aller au-delà du débat politicien.
Le journaliste, étant un médiateur, doit tendre son micro aux défenseurs de la réforme constitutionnelle et ses pourfendeurs.
Il doit aussi tendre son micro aux experts qui dissèqueront les différents points du référendum et de leurs enjeux. 
Il doit aussi faire attention à ne pas tomber dans le piège pernicieux des experts à double casquette. L’analyse d’un juriste salarié de la présidence ne saurait être objective. Mais aussi donner la parole aux citoyens afin de recueillir leur point de vue. Après tout c’est leur avenir qui est en jeu.
On attend du journaliste qu’il joue un rôle de tamiseur. La politique est une activité où tous les coups sont permis, où chacun tire la couverture de son côté. Ainsi, le journaliste en tant que sentinelle de la démocratie doit-il passer au tamis les déclarations des hommes politiques. Etant donné que la désinformation est une stratégie que les hommes politiques ne se gênent pas d’user.


mardi 1 mars 2016

LES FUTURS JOURNALISTES A L'ECOLE DE L'ETHIQUE

Claire BRISSET, ancienne défenseure des enfants
Une conférence sur l’éthique journalistique et le droit des enfants s’est tenu hier dans les locaux du Cesti. Elle a été organisée par la Cellule d’Appui à la Protection de l’Enfance (CAPE) en collaboration avec l’Unicef. Cette conférence a pour objectif de sensibiliser les futures journalistes sur la question des droits de l’enfant.

  L’éthique journalistique et le droit des enfants est le thème de la conférence qui s’est tenu hier au Cesti. Elle est motivée par le non-respect manifeste des droits des enfants par les acteurs médiatiques. « Le malheur de notre presse est qu’elle ne va pas au-delà des faits, elle se limite aux effets et ne s’intéresse pas aux causes » déplore Mame Less Camara journaliste et formateur au Cesti. Madame Claire Brisset, anciennce journaliste et ancienne défenseure des enfants en France, un des intervenants de la conférence, estime que journalistes ne sont généralement pas formés sur les droits des enfants selon les organisateurs. C’est la raison pour laquelle cette conférence a été organisée au Cesti, lieu de formation des futures journalistes. Cela leur permettra d’être mieux outillés quant au respect des droits des enfants. La CAPE et l’Unicef projette d’enseigner des modules sur les droits des enfants dans les écoles de formations journalistiques.

Mame Less Camara, Journaliste formateur

  Cependant, le respect des droits des enfants se heurtent à quelques contraintes telles que la liberté des journalistes. Mme Brisset estime que même si les journalistes réclament leur liberté à bon droit, elle doit néanmoins être encadrée. Elle a déploré les dérives dans les médias où des images dévalorisantes d’enfants sont montrées sans que leur visage ne soit flouté. Elle a appelé au respect de la dignité et de la vie privée des enfants. Même si elle constate que dans presque toutes les cultures, les adultes considèrent que les enfants n’ont pas de vie privée et que les enfants sont leur propriété. Elle a enjoint les journalistes à résister à la tentation du sensationnel, à la recherche de scoop ou même de la pression commerciale. Les journalistes ne devraient pas participer au suicide de leur métier renchérit-elle.
  Mais les défis à relever en matière de respect du droit des enfants sont nombreux. Internet est le premier challenge des défenseurs des droits des enfants. Les journalistes n’ont plus le monopole de l’information depuis l’avènement du web 2.0 et le foisonnement de blogs qui diffusent aussi de l’information.    

jeudi 25 février 2016

Macky Sall moqué par les internautes

Les twittos du Sénégal tournent en dérision le renoncement du président Macky SALL à appliquer le quinquennat à son mandat en cours. Le principe est simple: on fait une fausse promesse signée par le hashtag ‪#‎PrometDesTrucsCommeMackySall‬